Depuis des années, les vignerons de la Cuma des Vignobles s’interrogent sur le pilotage de leurs tours anti-gel. L’installation en 2016 de nouvelles tours conçues sans chauffage intégré a exacerbé ce questionnement à l’origine du projet.
A l’origine, les questions des vignerons…
Quand déclencher la lutte anti-gel ?
A quelle température déclencher les moyens de lutte ? Les sondes de température intégrées aux tours, lorsqu’il y en a, ne sont pas fiables. Mettre en route trop tard est inefficace ; trop tôt engendre une consommation de carburants injustifiée et un surcoût, des nuisances sonores inutiles. Les responsables de la mise en route des tours, mandatés par les autres vignerons, et, de ce fait, responsables de la protection des vignes de plusieurs domaines, faute de consignes claires, ont plutôt tendance à se sécuriser en maximisant la mise en route.
Faut-il chauffer l’air brassé ?
Les 35 premières tours, de technologie française, utilisent le fioul pour chauffer de l’air qui est brassé par des hélices. La nouvelle tranche, installée en 2016, compte 25 tours de technologie américaine, équipées de moteurs fonctionnant au gaz naturel pour brasser l’air, mais ne disposent pas de système de chauffage, jugé inutile par le constructeur. La pertinence du chauffage et son efficacité doivent être objectivés.
Existe-t-il des situations où le fonctionnement des tours est inefficace ?
Les épisodes de gelées noires laissent penser que le brassage d’air est inefficace, sauf peut-être à le chauffer ?
Existe-t-il un effet de synergie entre tours lorsqu’elles sont régulièrement réparties sur un périmètre ?
Si oui, dans quelle mesure et dans quelles limites.
Peut-on réduire la consommation de carburant et l’impact environnemental ?
Les premières tours antigel de la CUMA consomment annuellement entre 15 000 et 30 000 litres de gasoil. Chaque tours en consomme environ 100 litres par heure de fonctionnement, 40 litres par le moteur pour brasser l’air et 20 litres brûlés par chacune des trois bougies chauffantes.
L’optimisation du fonctionnement a un impact économique et environnemental immédiat.
Peut-on faciliter le pilotage des tours ?
Les vignerons responsables du déclenchement passent généralement la nuit à mettre en route puis surveiller le fonctionnement des tours anti-gel. Un système automatisé permettrait un pilotage à distance, moins contraignant et plus sécurisé.
Ces interrogations sont par ailleurs largement partagées par les autres CUMA viticoles déjà équipées de tours anti-gel, et
intéresse aussi notamment la filière arboricole.
SICTAG, de l’idée au projet
Début 2016, au cours d’une réunion du conseil d’administration de la Cuma des Vignobles, organisée à l’occasion de la conduite d’un conseil stratégique animé par la fédération des CUMA, l’idée d’acquérir des capteurs de température a été avancée pour optimiser le fonctionnement des tours anti-gel.
Deux mois plus tard, après un premier travail avec la Cuma et Christian Rabin de Cesbron, une première esquisse du projet était déposée par la FRCUMA au titre de l’appel à manifestations d’intérêt du PEI.
La constitution du groupe opérationnel fût plus longue. Le partenariat s’est construit grâce aux interconnections de réseaux, notamment organisés autour de VEGEPOLYS VALLEY et du VinOpôle.
Au final, le travail collaboratif, croisant des compétences et des approches complémentaires, a permis de développer le projet en 4 volets cohérents et complémentaires.
La co-construction du projet a permis de créer une véritable communauté de travail, un atout certain pour conduire ce projet ambitieux.